Vinyasa, Hatha, Goat yoga… trouvez la pratique qui vous fait du bien !
Aujourd’hui, on va parler du cliché bien répandu que le yoga est un truc de mamie lent et ennuyeux. Nous passerons en revue les différents types de yoga, d’où ils viennent, leurs bienfaits et caractéristiques pour déconstruire ce cliché qui a la vie dure, en passant par quelques pratiques insolites mais amusantes.
Tout d’abord, parlons des origines du yoga : il faut savoir que le yoga que pratiquaient les indiens il y a 2500 ans n’avait absolument rien à voir avec le yoga que nous pratiquons aujourd’hui. C’était au départ une pratique méditative qui relevait plus du non-faire que du faire. Il a évolué au cours du temps, et les premières postures autres qu’assises nous viennent du début du second millénaire. La pratique physique fut évoquée pour la première fois dans des écrits au 12ème siècle après Jésus-Christ et avait pour but la libération. Ces textes parlent de 4 différents styles de yoga :
- Le yoga Mantra,
- Le Laya yoga,
- Le Raja yoga,
- Et le fameux Hatha yoga.
Distinctes les unes des autres, elles furent cependant regroupées au 15ème siècle, sous le nom de Hatha yoga. La toute première séquence de yoga (enchaînement de postures), n’est autre que la très célèbre Salutation au Soleil : Surya Namaskar. Bien qu’apparue au cours de la période post-classique, ce ne fut qu’à partir des années 1920 que cette pratique physique du yoga connut un grand succès, et c’est le maître yoga Krishnamacharya qui participa grandement à la montée de cette pratique, en l’important en Occident, en commençant par les États-Unis. Hatha yoga signifie « yoga de la force » ou « yoga de la ténacité ». En effet, il consiste à l’enchaînement de postures, les asanas, devant être gardées plusieurs respirations. C’est un yoga certes plutôt lent, mais intense, demandant force et concentration. La pratique spirituelle visant à la libération a été délaissée en occident pour aller vers un yoga postural, visant à la détente et au lâcher prise. Lent ne veut donc pas dire facile, mais celui-ci peut être pratiqué à tout âge, tout dépend des postures enseignées. Une séance comprend néanmoins toujours des salutations au soleil, des postures assises, debout, et une relaxation finale ou savasana.
Ashtanga : un yoga exigeant et routinier
Parmi les élèves de Krishnamacharya, on compte notamment Pattabhi Jois, un autre personnage important du yoga moderne. Ce dernier est lui aussi à l’origine d’un nouveau style de yoga : Le yoga Ashtanga. L’Ashtanga est une pratique physique, avec un nombre de séries bien précis à effectuer, dans un ordre défini. Cette méthode dynamique et stricte inspira grandement le Vinyasa yoga, dont nous parlerons après. La pratique Ashtanga fut donc développée par Pattabhi Jois dans les années 1930. Il ouvrit même par la suite sa propre école en 1948, à Mysore, dans le sud de l’Inde. Cette dernière est aujourd’hui une véritable institution. Des étudiants du monde entier s’y rendent pour suivre ses enseignements. Bien que décédé aujourd’hui, c’est son petit-fils qui s’occupe à présent de l’école, dans le respect des traditions instaurées par son grand-père. Il se compose en fait de six séries de postures : Primaires, Intermédiaires et Avancées A, B, C et D, de difficulté graduelle.
Pour la plupart des gens il faut plusieurs années pour établir une pratique régulière des premières séries avant de pouvoir passer aux suivantes. Dans les faits, très peu de gens maîtrisent les 6 séries. Le yoga, c'est le travail d'une vie entière, voire même plusieurs.
Vinyasa yoga : un yoga dynamique et fluide
Le vinyasa est sûrement l’un des styles de yoga les plus connus avec le Hatha yoga. Il est dérivé de l’Ashtanga yoga : intense, mais créatif. C’est un yoga qui se base sur notre respiration : une respiration/une posture. Comme je l’ai mentionné, le yoga vinyasa est un yoga créatif, dans lequel le professeur choisit la suite de postures, un peu comme une danse. On ne se lasse donc jamais du yoga vinyasa, qui se veut fluide et dynamique.
Aujourd’hui, le Vinyasa est l’une des pratiques de yoga les plus populaires à travers le monde. Un yoga dynamique et énergisant, aux nombreux bienfaits pour la santé physique et mentale. Une séance classique se compose d’un centrage, un échauffement, des salutations au soleil, un « flow » répété ou non, un retour au calme et un savasana. Régulièrement, le professeur dira « faites un vinyasa si vous le souhaitez » entre certaines séquences. Cela permet de remettre le compteur à zéro, se ré-aligner et selon les postures procéder à une sorte de contre posture pour mieux s’aligner et ressentir les apports des postures précédentes, bref ressentir et non réfléchir. Comme toujours, le yoga a pour but de vous préparer à la méditation, le savasana final, même si celui-ci est en général très réduit lors d’un cours de vinyasa. La pratique physique amène à une certaine méditation par le mouvement : on est concentré sur ses postures, on ne laisse pas son mental aller à droite à gauche. C’est un yoga exigeant, fun et très dépendant des envies et de la personnalité du professeur.
Iyengar yoga : un yoga exigeant et thérapeutique
BKS Iyengar, père fondateur du style de yoga du même nom, fut lui aussi un des élèves de Krishnamacharya. Ce dernier a connu une enfance très difficile et était en très mauvaise santé, avec notamment une scoliose marquée. Très jeune, il fut emmené dans un centre de yoga et commença sa pratique, en l’adaptant à sa condition. Au fil de son enseignement, B.K.S Iyengar retrouva force et santé, et développa une pratique de yoga “thérapeutique”, à l’aide de moultes accessoires, s’adaptant aux capacités et limites de chacun. Le postulat de base est qu’à force de pratique on peut modifier son corps… comme Iyengar en son temps. Le yoga Iyengar est ainsi apparu dans les années 1970, et la première école d’enseignement fut ouverte en Inde en 1975, par B.K.S Iyengar en personne.
Le yoga Iyengar se caractérise par un côté très normé : on veut atteindre la posture parfaite, le parfait alignement. Les enseignants d’Iyengar ajustent beaucoup, on est pas dans un yoga fun, mais un yoga un peu militaire. Il est néanmoins excellent quand on veut apprendre l’alignement. On travaille en Iyengar avec des postures qui peuvent être réalisées debout ou assis. Les séries sont créées par les professeurs. Souvent, la difficulté des séances avance graduellement dans le temps. On retrouve les mêmes postures qu’en Hatha Yoga, dont ce style de yoga est largement inspiré. Cependant, en Iyengar, le nom des postures est uniquement donné en sanskrit.
Bikram yoga ou hot yoga : un yoga chaud
Le bikram… nom qui n’a plus forcément le vent en poupe depuis un fameux documentaire sur une célèbre plateforme de streaming, relatant les abus notamment sexuels du maître Bikram Choudhury. Cette pratique de yoga fut elle aussi créée au début des années 1970. Bikram s’inspira des concepts du Hatha yoga, en y ajoutant l’atmosphère d’une pièce chauffée à 40 degrés. En effet, la volonté de Bikram Choudhury était de reproduire un climat humide pour la pratique en salle, afin de se rapprocher du climat indien dans lequel il avait lui-même appris le yoga. La séquence est toujours la même : respiration + flexions arrières, postures debout, postures assises. Cette pratique donna également naissance à un autre style de yoga très populaire de nos jours : Le Hot yoga, qui est à peu près la même chose, sauf que la séquence n’est pas toujours la même. On sera plus proche d’un vinyasa tropical. Mon expérience avec le bikram est en demi teinte : j’ai détesté la première fois, maintenant, j’apprécie. Je le déconseillerais néanmoins aux personnes ayant des problèmes cardiovasculaires. Ne pensez pas non plus que vous allez perdre du poids : vous perdrez essentiellement de l’eau !
Yin yoga : un yoga du relâchement
Le Yin yoga est une pratique récente, née il y a à peine 20 ans. Cette pratique douce s’est développée autour de la médecine chinoise, du Taoïsme et d’asanas lents. Le yin s’oppose au yang, le yang étant le masculin, le dynamisme, la chaleur, le soleil. Le yin représente donc le féminin, la lenteur, le froid, la lune. Cette pratique fut créée par Paul Grilley, et elle considère chaque être dans sa dimension physique, mais aussi énergétique. En effet, le but du Yin yoga est de permettre un déblocage complet du corps, afin de laisser l’énergie circuler au mieux. Ainsi, les différentes fonctionnalités de notre corps peuvent travailler de manière optimale. Une séance de yin comprend un ancrage, de la respiration et des postures. Les postures sont alors gardées longtemps, entre 2 à 7 minutes, mais ne vous inquiétez pas, vous n’allez pas rester en guerrier 2 à 7 minutes, mais plutôt dans des postures de relâchement, le but étant de lâcher prise. On utilisera pour cela des accessoires, comme le bolster et les briques. Le Yin peut être très intense, par exemple si on a les hanches fermées, rester en pigeon (ou kapotasana pour les intimes) peut vraiment occasionner de l’inconfort. Le yin vise à relâcher les fascias, cette membrane qui serait autour des muscles. J’emploie le conditionnel car les experts ne s’accordent pas tous sur les fascias. Quoi qu’il en soit, le yin reste une pratique intéressante pour relâcher les tensions et véritablement lâcher prise. Quand on est yang, donc très énergique, le yin est une véritable aide.
Le power yoga : un yoga fitness fun
Encore plus récente, cette pratique est un vinyasa qui se rapproche encore un peu plus du fitness. Dans le power yoga, les postures sont enchaînées très rapidement, on ne s’attarde pas sur le placement, et on transpire. Le power yoga permet de s’amuser, de faire un peu de yoga de manière fun et intense. J’aime bien cette pratique, elle convient aux sportifs qui ont déjà une certaine habitude des postures, car tout s’enchaîne super rapidement. Des personnes comme Aria Crescendo en ont fait leur marque de fabrique.
Le yoga Kundalini : un yoga spirituel qui sollicite tous les sens
Le kundalini est un yoga dynamique dans lequel on retrouve les techniques du pranayama (ou discipline du souffle), des postures dynamiques qui impliquent une répétition du mouvement parfois pendant trois minutes, des postures statiques, des techniques de relaxation, des mantras et des méditations. La kundalini est notre colonne vertébrale, par laquelle passe notre énergie au travers des 7 chakras. C’est probablement le plus spirituel des yogas. Un cours de kundalini dure entre 1 heure et 2 heures et démarre par des mantras. Ces mantras nous relient à la spiritualité de ce yoga: assis en tailleur, on respire dans l’axe de la colonne vertébrale et on vient vibrer et chanter le mantra. On se reconnecte ensuite à son souffle, puis on passe à un enchaînement de postures soit debout, soit assis, soit sur le dos, soit sur le ventre, soit à quatre pattes pour travailler les différents angles du corps. Ce yoga est pour tous, mais si vous n’aimez pas la spiritualité ni chanter, passez votre chemin !
Le yoga Nidra
Le yoga nidra ou yoga du sommeil est une méthode de relaxation, une sorte de méditation en plus facile. Pratiqué en position allongée, il permet un lâcher prise immédiat contrairement à la méditation classique dont les résultats peuvent prendre du temps. Il s’agit d’une quête de « relaxation profonde ». Le but est de se reconnecter à ses sensations profondes, de se sentir en sécurité, guidé par la voix du professeur. Il est excellent si on est stressé.
Goat yoga
Du yoga avec des chèvres. Voilà.
Beer yoga
Du yoga avec des bières. Voilà.
Puppy yoga
Pour se détendre avec des petites boules de poils trop mimi. Ce yoga nous vient d’Australie. Le yoga a ici une place secondaire, arrêtons de nous mentir ! Le contact avec les chiots détendrait encore plus, reléguant des endorphines. On commence par 20 minutes de yoga sans les chiots, puis jeu avec les chiots, et enfin 15 minutes de relaxation avec les chiots.
En conclusion : pas un yoga mais des yogas !
Nous avons vu qu’il existe une multitude de formes de yoga, du plus tranquille au plus dynamique. Donc le yoga est un truc de mamie… si tu es une mamie ! N’hésite pas à les tester, pour trouver celui qui TE convient. Alors explore, avec curiosité et let’s do yoga !